Acheter un bien dans son jus et tout refaire : nos dix règles d’or
On a tous ce vieux fantasme de la grange de village que l’on transformerait en lieu de vie confortable et tendance…Rénover un bien de A à Z, c’est LA solution pour obtenir un logement qui vous ressemble. Avec la possibilité de réduire les frais de notaire, calculés uniquement en fonction du prix de l’acquisition. Mais acheter un bien dans son jus, c’est aussi accepter les travaux interminables et parfois les mauvaises surprises. Voici nos conseils pour éviter toute crise de nerfs !
1/ Réussir à se projeter dès la première visite
A peine franchi le pas de la porte, les imprimés animaliers du couloir vous rappellent étrangement un bar de nuit interlope. Changement d’ambiance avec le délire années 70 du salon : aucun doute, vous êtes dans l’appartement de Casimir. Même s’il y a peu de chance que vous subissiez tout ça en même temps, mieux vaut vous préparer au pire… Faites abstraction de la déco atroce ou du plan naze pour imaginer le diamant brut que vous pourriez obtenir à la fin des travaux. Demandez les plans pour identifier les murs porteurs et avoir une vue d’ensemble des surfaces. Sans sous-estimer les critères subjectifs : hauts plafonds, carreaux de ciment anciens, escalier majestueux…
2/ Faire appel à un architecte
Vous vous sentez d’attaque pour jouer le chef de chantier pendant des mois, tout en gérant votre vrai travail et l’arrivée imminente de votre petit troisième ? Pas forcément, c’est bien ce qu’on pensait. Quand on se lance dans projet aussi ambitieux que la rénovation totale d’un bien, il est quasi vital de faire appel à un architecte. Il va d’abord réaliser une étude de faisabilité, pour savoir si vous pouvez remplacer une partie du toit par la verrière dont vous avez toujours rêvé ou transformer le garage en suite parentale. Pour éviter les mauvaises surprises, consultez l’architecte avant de signer le compromis de vente ! Vous êtes décidé(e) ? Il va prioriser et chiffrer les travaux, assurer le suivi du chantier, et in fine valoriser votre acquisition. Oui, oui, un vrai super-héros !
3/ Se prémunir des vices de diagnostics
Infestation de mérule, présence d’amiante, affaissement des fondations…Sans tomber dans le scénario catastrophe, restez vigilant. Epluchez les diagnostics obligatoires, et faites réaliser un diagnostic mérule en cas de doute. Examinez les fissures : une fissure blanche est récente, et donc plus inquiétante. Vous voyez des fissures horizontales et profondes à l’extérieur du bâtiment ? Alerte rouge : faites-les vérifier par un professionnel. Surveillez aussi les mauvaises odeurs qui peuvent trahir la présence d’humidité.
4/ Inspecter les parties communes
Gardez en tête que le contrôle des parties communes est presque aussi important que la visite de l’appartement. Si le hall d’entrée vous évoque un champ de bataille, rebroussez chemin. Des parties communes mal entretenues révèlent une copropriété défaillante…syndic cataclysmique inclus ! En plus, un hall agréable et sécurisé représentera un atout lors de la revente.
5/ Se renseigner sur les travaux à venir dans la copro
Vous trouveriez sûrement injuste de devoir payer des travaux sans avoir eu votre mot à dire lors de l’AG. Ça tombe bien : dans la majorité des cas, les travaux déjà votés sont payés par le vendeur. En revanche, informez vous sur les gros travaux non votés bientôt indispensables dans la copro. A moins d’un goût prononcé pour les odeurs de peinture, on doute que vous souhaitiez enchaîner avec un ravalement à la fin de votre chantier…
6/ Faire un bilan énergétique préalable pour les maisons anciennes
Si vous achetez une maison individuelle ancienne, ne vous contentez pas du diagnostic de performance énergétique obligatoire ! Faites appel à un cabinet d’études spécialisé qui réalisera un audit énergétique du logement. Il identifiera les éventuelles déperditions de chaleur ainsi que les travaux à effectuer, et il pourra aussi calculer la puissance de chauffage nécessaire pour un confort optimal.
7/ Ne pas sous-estimer la durée des travaux
Qui dit bien à restaurer, dit travaux. Beaucoup de travaux. Et on a rarement vu un chantier finir plus tôt que prévu. Vous voyez où on veut en venir ? Quel que soit l’immense respect que vous portez à votre entrepreneur, prévoyez des délais un peu plus larges que ceux qu’il vous annonce. Vous échapperez aux pique-niques dans le salon, même si ça fait plaisir aux enfants.
8/ Mener son projet sous l’angle éco-responsable
Inscrire sa rénovation dans une démarche durable, c’est d’abord choisir des matériaux dont la fabrication nécessite peu d’énergie. S’ils sont produits localement, c’est encore mieux ! Côté chauffage, étudiez des solutions à énergie renouvelable ou à basse consommation. Pensez aussi récup’ : détournez une vieille de porte de maison en table basse pleine de cachet, utilisez des fenêtres anciennes pour séparer les espaces du salon…
9/ Repenser son mode de vie avant d’aménager son nouveau bien
Ne vous précipitez pas ! Prenez le temps de vous imprégner des pièces et de réfléchir à la façon dont vous voulez y vivre. Faut-il créer une cuisine ouverte avec ce superbe îlot central en quartz ? Rapprocher la salle de bain de la chambre ? Prévoir une pièce en plus pour votre projet bébé ? Pensez à l'agencement mais aussi à la lumière et aux points de vue que vous aurez dans chaque pièce.
10/ Savoir associer le charme de l’ancien au moderne
Félicitations, vous avez atteint la phase déco ! Pour donner à votre logement ce petit supplément d’âme, mixez les styles et les époques : un meuble chiné se mariera parfaitement à une pièce design, des radiateurs en fonte donneront de la personnalité à un appartement ultra-moderne…Et pourquoi ne pas bercer vos nuits dans les voilages délicats d’un lit à baldaquin rétro ?
Lena Rivard Cohen